Un peu d’histoire
L’histoire de Zanzibar, empreinte depuis toujours d’un large brassage culturel et démographique, se démarque totalement des pays d’Afrique voisins ; Tour à tour, africaine, puis perse, puis omanaise avant de passer sous protectorat portugais et enfin britannique, Zanzibar s’est battu pour acquérir son indépendance en 1964 ; Elle est maintenant une vraie région autonome à part entière de la République de Tanzanie.
Tout laisse à penser que les premiers habitants de Zanzibar sont arrivés dans la région vers le 3ème millénaire av. J.C . Probablement des pêcheurs venus d’Afrique de l’Est sur des embarcations légères.
La légende dit que le royaume de Saba s’étendait déjà sur les 2 îles principales que sont Zanzibar et Pemba.
Un document daté du 2ème siècle Le périple de la mer Erytrée, atteste que les marchands arabes et indien en route pour l’Afrique et la péninsule arabique s’y arrêtaient pour commercer des marchandises venant Afrique continentale : les esclaves, l’ivoire, l’or et les épices contre des marchandises venant de Chine : la soie et la porcelaine.
Les Perses et l’islamisation
Entre les 8ème et 9ème siècles, une vague d’immigration perse menée par le Sultan de Chiraz s’installe à Zanzibar. C’est à cette époque qu’est fondé le Zenj, pouvoir économique et politique perso-musulman. Les échanges commerciaux entre l’Afrique et le moyen orient d’un côté et le sous-continent indien et la Chine s’en trouvent renforcés.
Les premières différences culturelles et sociales apparaissent. Les populations les moins considérées étant les plus africaines- les noirs, alors que les Omanais prennent le pouvoir. Le commerce apportant de plus en plus de richesses à Zanzibar, les premiers bâtiments en pierre apparaissent au 13ème siècle. A cette époque, Zanzibar, fort des richesses accumulées fait figure de sultanat prospère face aux cités de Mombasa, Lamu, Kilwa et Malindi, autres plaques tournantes africaines du commerce entre ce continent, et les Arabes, les Perses et les Indiens.
La période portugaise
L’arrivée des navigateurs portugais sur la côte orientale de l’Afrique et dans le sultanat d’Oman met fin à cette prospérité.
Les Portugais conscients de l’enjeu stratégique d’avoir des comptoirs le long de la côte est-africaine s’installent sur les îles de Pemba et d’Ugunja en 1503. Le roi swahili de l’île est alors contraint de devenir citoyen portugais.
Cette présence colonisatrice est à l’origine de la ville de Zanzibar avec la construction en 1590 de la première église de la ville.
C’est vers la fin du 16ème siècle que les portugais sont peu à peu refoulés de Zanzibar. Oman en reprend le contrôle en 1968 et ce jusqu’à la fin du 19eme siècle
Oman et le commerce des esclaves
Zanzibar vit à cette époque de la culture de la date. Cette denrée nécessitant beaucoup de main-d’œuvre, les Omanais décident d’avoir recours à des esclaves africains. En effet, l’Islam interdit la traite des Musulmans.
A raison de 500 esclaves supplémentaires par an, Zanzibar atteint vite le nombre de 5000 esclaves, la plupart employés dans les plantations, mais certains devenant domestiques, concubines ou encore vendus en Inde ou en Perse.
En 1744, le nouveau Sultan d’Oman nomme un gouverneur à Zanzibar qui jouit d’une autonomie complète temps qu’il prête allégeance à Mascate. La traite des esclaves est alors à son apogée.
L’empire britannique et le clou de girofle
L’alliance avec la couronne britannique coïncide avec l’avènement du nouveau sultan Ibn Amad à Oman en 1792. Cette alliance, marque également le déclin de l’esclavagisme dans la région. En effet, le Royaume-Uni ainsi que les principales nations colonisatrices ayant décrété l’esclavage illégal au début du XIXème siècle, Zanzibar se retrouve rapidement avec un surplus conséquent d’esclaves et donc en surpopulation.
C’est la culture du giroflier qui évitera la crise économique à Zanzibar. Encouragée par le gouvernement Britannique qui trouve là des bras pour développer la production tout en stoppant le commerce des Esclaves avec Oman, Zanzibar devient alors rapidement un des principaux producteurs mondiaux au milieu du XIXème siècle.
En 1833, le Sultan d’Oman est officiellement proclamé Sultan d’Oman et de Zanzibar et fait de Zanzibar city sa capitale en 1840. Son fils reste à Oman et le roi Swahili de Zanzibar continue de gérer les affaires locales alors que le Sultan s’occupe du commerce et de la politique. Les premiers consulats étrangers, ceux du Royaume Uni et de la France ouvrent leurs portes.
Le 1 er juillet 1890 , Zanzibar , affaibli économiquement, passe sous protectorat britannique . C’est à la fin du mois d’août 1896 qu’a lieu le conflit le plus court de l’histoire : 2 jours… Alors que le Sultan de l’époque se meurt, son principal rival s’empare du trône et refuse l’Ultimatum lancé par les Anglais. Ces derniers répliquent en bombardant le palais. Le nouveau Sultan ne résistera que 2 jours avant de prendre la fuite.
L’indépendance et l’intégration à la Tanzanie
La première moitié du 20ème siècle voit la montée des tensions raciales et le massacre de milliers de personnes, jusqu’à ce qu’un coup d’état voit l’instauration en Janvier 1964 d’une République populaire dirigé par le gouvernement révolutionnaire de Zanzibar. Zanzibar et le Tanganyika voisin se mettent alors d’accord pour fusionner et donner naissance à la République Unie de Tanzanie le 26 Avril 1964.